Beyrouth - Battues, humiliées, voire privées de nourriture, des domestiques étrangères au Liban osent peu à peu faire entendre leur voix en recourant à la justice locale, décrochant même de rares victoires. Si beaucoup sont bien traitées, d'autres sont des "esclaves", si bien que l'Ethiopie, les Philippines et Madagascar ont interdit à leurs ressortissants de travailler au pays du Cèdre.
Nanda, une Sri-lankaise arrivée en 2009, a pris son courage à deux mains récemment et porté plainte contre un responsable de son agence de placement qui l'avait battu.
"Durant mes deux premiers mois, ma patronne ne me donnait à manger qu'une tranche de pain par jour et parfois des restes. J'avais tout le temps faim", raconte-t-elle à l'AFP. "Elle me disait +tu es grosse, il ne faut pas que tu manges trop+", se rappelle cette brune de 22 ans, hébergée par l'association Caritas-Liban, dont le "Centre de migrants" s'occupe des domestiques victimes d'abus, des réfugiés et des demandeurs d'asile.
Comme la plupart des quelque 200.000 domestiques étrangères employées au Liban, Nanda s'est vu confisquer son passeport pour travailler sept jours sur sept.
"Je travaillais de 05H30 à minuit, sans rémunération", lâche-t-elle, alors que son contrat de travail stipulait huit heures de travail hebdomadaire et un salaire moyen mensuel de 180 dollars. "Je n'ai jamais pu appeler ma famille", ajoute cette mère d'une fillette de huit ans, laissée avec son mari soldat au Sri Lanka.
Elle était aussi frappée par les enfants de sa patronne, âgés de 6 et 12 ans, quand elle ne cédait pas à leurs caprices.
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